Maxime, la pédagogie au grand galop
Cavalier de haut niveau, Maxime Livio a construit sa carrière et son entreprise avec rigueur et maîtrise pour devenir aujourd’hui, incontournable dans le monde du concours complet.
« Etre cavalier professionnel, c’est être à moitié à pied et à moitié à cheval » confie Maxime Livio qui, à 34 ans, rayonne dans le monde du concours complet et dans la sphère du haut niveau (16e cavalier du classement mondial et meilleur tricolore).
Installé à Dénezé-sous-Doué à 20 km de l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur et à 8 km de l’hippodrome de Verrie, l’endroit idéal, Maxime Livio a débuté l’équitation à 3 ans et fait sa première compétition en saut d’obstacles, à 8 ans. Admiratif des cavaliers sur le concours international de Dijon, Maxime se découvre alors la passion du concours complet et va rencontrer Didier Mayoux, moniteur qui va croire en ses rêves les plus fous. « C’est grâce à lui que cela a démarré. Quand je lui ai parlé de cela, je n’avais pas de cheval, aucun niveau. Il y a cru dès le départ en me disant que cela allait être difficile et il avait ajouté : il faut faire des sacrifices et ne pas discuter les méthodes. J’ai foncé, car c’est la première fois qu’on me prenait au sérieux. Il m’a appris une base dont je me sers encore aujourd’hui. Après, j’ai eu la chance d’avoir Henri Bernard à l’Etrier de Bourgogne puis Philippe Mull à L’Ecole Nationale d’Equitation. J’ai toujours eu des personnes qui se sont investies pour mes rêves. Qui m’ont parrainé pour atteindre mes objectifs. J’ai appris des choses que je n’ai jamais oubliées et qui m’ont servi pour atteindre l’étape suivante. Tous, avec leurs marottes, mais avec un fil conducteur. Ils se passaient même un coup de téléphone quand je changeai d’entraîneur pour se dire ou j’en étais et les objectifs. Mes défauts et les qualités » rappelle Maxime Livio, champion de France 2017 de Concours complet.
Scolairement et sportivement irréprochable
Vers l’âge de 17 ans, Maxime veut devenir professionnel. Mais pas simple quand on a des parents qui ne sont pas équitants. « Ils me disaient d’avoir un bon boulot qui dégage du temps pour faire de l’équitation à côté. Mais moi, j’étais prêt à manger des pommes de terre toute ma vie et aller nourrir mes chevaux le matin. C’était un choix de vie que j’étais prêt à assumer ». Engagés et prêts à croire, eux aussi, aux rêves de leur fils, ils valident, disent OK mais « Je devais faire la meilleure école qui soit, donc l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur et la formation initiale ». Dans le deal, Maxime devait être scolairement irréprochable. Il aura donc un bac S et une licence en management des établissements sportifs. Tout cela en parallèle de ses diplômes d’enseignants d’équitation. S’il n’avait pas respecté le contrat, alors peut-être que Maxime aurait fait une fac de philosophie. Puis des études de psychologie. Lui qui s’intéresse encore aujourd’hui, aux phénomènes de société, à la nature humaine. Mais tout cela, l’histoire ne nous le dira jamais…
Entrée à l’Ecole Nationale d’Equitation en 2005
Vice-champion de France junior et médaillé d’argent par équipe junior aux championnats d’Europe de 2004, Maxime avait les capacités à bien monter et l’avait montré. Mais il voulait aussi se prouver qu’il avec les compétences pour gérer une entreprise. Pendant ses 3 années à l’Ecole Nationale d’Equitation, il s’intéresse aux structures des cavaliers. Ce qui se passe autour de lui. Se pose des questions : Pourquoi certains gagnent leur vie, et pas les autres ? Alors, il profite de ses stages pour répondre à ses questions. « J’ai fait un premier stage à Rambouillet, dans une écurie qui fait centre équestre, poney club et qui enseigne. Le dirigeant est un vrai chef d’entreprise. Il organisait des ventes aux enchères, faisait du commerce, tout ce qui pouvait lui permettre d’avoir une société rentable, il le développait et le faisait mieux que les autres. Puis l‘année suivante, je suis allé en stage, chez Nicolas Touzaint, pour apprendre le côté sportif. Il était à l’époque n°3 mondial. Il avait de très bons chevaux et les résultats suivaient. Il m’a appris la culture de la gagne, les sacrifices à faire pour réussir à rester au haut niveau. Il est le seul, dans cette génération avant moi, à avoir des propriétaires, des sponsors ».
Puis pour se prouver qu’il pouvait y arriver et vivre de sa passion, Maxime, toujours pendant sa période de formation à Saumur, loue une structure. Se lance pour voir si on lui propose des chevaux, s’il peut en vendre, s’il peut fidéliser des clients. Le succès est là. Il développe entre 2007 et 2011 cette structure. Et doit même chercher à louer plus grand. C’est là qu’il s’installe à Dénezé-sous-Doué pour faire de l’enseignement de qualité, du sport, ses deux axes de travail.
Collaboration avec la fédération thaïlandaise
Maxime a une bonne étoile et sait saisir les opportunités quand elles se présentent. Au début de sa carrière de cavalier senior, auréolé de quelques médailles et titres, la fédération thaïlandaise d’équitation lui propose une collaboration. Il dit banco mais veut aussi rester cavalier. Depuis 8 ans maintenant, Maxime collabore avec les Thaïlandais. L’équipe est installée dans les écuries Livio et s’imbrique dans son système. Il y a 10 chevaux et 4 cavaliers. Ceux qui iront en juillet, aux Jeux Olympiques de Tokyo. « L’hiver ici, quand la saison est off, nous allons 3 semaines en Thaïlande pour voir les nouveaux cavaliers. L’objectif, après les Jeux, est d’intégrer un nouveau cavalier à chaque saison en vue de doubler l’effectif pour Paris 2024 ».
Un sport étude, un modèle unique
Quand Maxime Livio est arrivé à l’ENE, Philippe Mull venait de créer le pôle France jeunes car il voulait une structure pour accompagner les bons cavaliers en parallèle de leurs études. Mais dans son modèle, Maxime en voulait encore plus. Mettre plus d’exigence, plus de préparation mentale, technique et physique. Moins de temps mort. Une scolarité définie. Des objectifs affichés. Un contrat signé. « J’ai eu d’excellents entraineurs et je me dis que si je peux être ce super entraineur pour eux, c’est cool. J’aime partager ce que j’ai appris. De plus, cela élève mon niveau d ‘équitation car je dois toujours être irréprochable ».
De la seconde jusqu’au bac, pendant leurs années de junior, les jeunes du sport études sont entourés par les membres de l’écurie Livio. Puis la Master class, pour les jeunes en études supérieures prend le relais. Ils sont alors en faculté à Angers, Saumur ou passent leur diplôme d’enseignant. Les jeunes restent entre 2 et 5 ans et construisent avec Maxime, leur projet sportif, scolaire et social. « Je réfléchis avec eux et leurs parents à leur avenir. Je trouve qu’il n’y a pas assez de gens qui aident aux métiers dans l’équitation. Il n’y a pas les bons outils au bon endroit. Mon souhait, c’est que leur passage ici soit un tremplin, puis qu’ils réussissent tous sportivement et professionnellement ».
French Eventing Horse, fonds d’investissement de chevaux de complet
Le concours complet est un milieu qui ne se renouvelle pas pour le cavalier médaillé de bronze aux derniers championnats du monde de Tryon. Depuis longtemps, Maxime souhaite rendre les choses plus claires et plus simples pour les acheteurs, qui pour certains se font avoir et n’investissement plus. Ce qui tue la filière à petit feu. Alors avec un ami d’enfance qui a fait HEC à Montréal et qui travaille à New York, Maxime a trouvé le modèle économique parfait. Avec la marque French Eventing Horse, que son père a déposée, il y a plus de vingt ans, le trio a créé ce label. Un fonds d’investissement ambitieux et réaliste, un gage de formation de chevaux de qualité. Un avenir prometteur pour ce projet de valorisation.
Ses projets, son avenir…
Etre à la fois cavalier de haut niveau et chef d’entreprise, c’est être en flux tendu en permanence. « Il ne faut pas s’écouter, ne pas réfléchir. L’objectif que l’on a nous emmène toujours plus loin et repousse nos limites sans cesse ». Jamais Maxime Livio n’a voulu tout lâché. « Je sais que je ne ferai pas du haut niveau toute ma carrière car c’est un investissement, des sacrifices et cela pendant des années. Je pense qu’on ne pas garder cette pression en permanence. Le jour où je ne serai plus à 3000%, le haut niveau ne sera plus la priorité. Ce n’est pas la pression du résultat qui mène le rythme de vie » reste conscient Maxime.
Papa de deux jeunes enfants, il a envie de leur faire vivre de belles choses. De pouvoir prendre le temps pour eux. Alors peut-être que le cavalier tricolore, au palmarès élogieux se lancera, toujours suivi par son étoile, dans de nouveaux projets, qu’il réussira comme les autres. A 34 ans, Maxime peut encore vivre de beaux rêves et par son talent de cavalier de haut niveau, faire naître de nombreuses vocations.
A propos de l’Écurie Livio
Adresse : Marchais des Bruyères - 49700 Dénezé-sous-Doué
Téléphone : 06 78 59 68 17