Nolwenn fait rimer santé et solidarité
Nolwenn Vandenbergue et Thérèse Bazot, membres de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, Collectif Santé des Vallées du Haut-Anjou ainsi que des couturières bénévoles du secteur ont mis leur temps au service de la communauté pour monter une vaste opération de fabrication et de distribution de masques pendant la crise.
A propos du CPTS-COLHAJ
1 400, c’est le nombre impressionnant de masques qui auront été réalisés et distribués sur l’ensemble du territoire de la Communauté de Communes des Vallées du Haut-Anjou (CCVHA) en un mois seulement par toute la chaîne de solidarité mise en place par Nolwenn Vandenbergue. Elle est orthophoniste et présidente de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, Collectif Santé des Vallées du Haut-Anjou (CPTS-COLHAJ), une association créée en 2018 et installée au Louroux-Béconnais qui regroupe les professionnels de santé (libéraux, médico-sociaux, structures d’accueil, services d’aide à la personne…) de l’ensemble de la CCVHA dans le but de renforcer les liens entre eux pour éviter des ruptures dans le parcours de soins. Une dizaine de structures et plus de 130 professionnels sont adhérents de l’association. Ils partagent leurs connaissances, leurs bonnes pratiques et leurs protocoles, montent des opérations de prévention et font en sorte d’améliorer l’accès au soin et la connaissance des patients.
Sur le pont dès les premières heures
Dès le début du confinement, Nolwenn a dû arrêter ses consultations d’orthophoniste et fermer son cabinet. Elle s’est alors portée volontaire, avec des confrères libéraux, pour accueillir des patients au centre Coville de Bécon-les-Granits. « C’est à cette occasion que je me suis aperçue du manque de masque pour tous. Etant un peu couturière et faisant partie d’un groupe, j’ai eu l’idée de lancer une fabrication » explique Nolwenn. Avec sa double casquette, elle pense directement à fédérer une communauté autour de la CPTS-COLHAJ pour porter et financer le projet. Dès le 28 mars, et la parution de la norme AFNOR pour les masques, elle se met en recherche de partenaires et établit un budget pour fabriquer 200 masques. Elle lance un appel aux couturières du secteur au travers d’une page Facebook. Et l’émulation a fait le reste…
Une communauté active
« En 24 heures, j’avais déjà 12 couturières, 20 au bout d’une semaine et nous avons fini à 44 couturières ! » se félicite Nolwenn. De nombreux partenaires ont rejoint l’aventure pour financer l’initiative à hauteur de 3 400 € : la CCVHA, des banques et assurances, Familles Rurales, le Rotary Club d’Angers… Nolwenn a vite compris que ce ne serait plus 200 mais plusieurs centaines de masques qu’elle allait pouvoir fabriquer avec l’aide de son équipe de couturières. « Je me suis vite mise en quête de fournitures, j’ai réussi à créer un kit avec le tissu, les élastiques et le fil » explique Nolwenn. Après, elle n’a pas compté ses heures… Elle prépare les kits, les distribue chez les couturières qui l’informent ensuite quand le travail est fait pour qu’elle puisse aller les récupérer. Elle vérifie les masques et étuis un par un, les lave… Elle a aussi pu s’appuyer sur des infirmières libérales adhérentes de la CPTS-COLHAJ et profiter de leurs tournées pour organiser toute cette logistique de distribution des kits et de récupération de masques et étuis confectionnés.
Les masques distribués au déconfinement
Au 11 mai, pour le déconfinement, Nolwenn et ses couturières avaient déjà réalisé 900 masques. En parallèle, un kit a été imaginé, avec dans une enveloppe, le masque et sa pochette lavable, une notice explicative, créée par la structure, sur le port du masque et les gestes barrières, un rappel des règles sanitaires fourni par le gouvernement et un petit mot pour remercier les partenaires et les couturières. Tous les adhérents de la CPTS-COLHAJ ont ainsi été sondés pour recenser les besoins. C’est donc une nouvelle tournée qui s’est organisée pour distribuer les masques dans les structures (des EPHAD, l’ADMR, des SSIAD, des foyers logement…). Ces masques ont pu rendre service à des soignants, des résidents, des visiteurs… 1 400 masques ont finalement été distribués sur tout le territoire de la CCVHA.
Un après
Nolwenn en est persuadée, il y aura un après : « cette initiative a créé du lien. Une communauté s’est formée du côté des couturières qui ont pu rompre leur isolement en échangeant entre elles via la page Facebook notamment. Elles se sont senties utiles… Il y avait des amatrices et des professionnelles, des jeunes et des retraités, des actives et des femmes au foyer… Tout cela a donné du sens et j’espère pouvoir regrouper cette communauté prochainement ». « Cette initiative a aussi renforcé les liens entre les adhérents de la CPTS-COLHAJ, les structures ont été touchées et très satisfaites, elles se sont appropriées le sujet de la distribution des masques. Et puis cette opération a mis un coup de projecteur sur notre association qui a parfois du mal à se faire connaître auprès des professionnels de santé isolés sur le territoire. » explique Thérèse Bazot, vice-présidente départementale de l’association Familles Rurales et membre du Conseil d’administration de la CPTS-COLHAJ. Nolwenn a pu reprendre ses activités et rouvrir son cabinet. Pour l’association, ses membres et adhérents et sa salarié, le quotidien reprend et le plan d’action prévu sur 5 ans vient de débuter et pourra s’appuyer sur le succès de cette opération de solidarité qui a renforcé les liens entre tous et mis un coup de projecteur sur ses activités.